Avant Propos

 

Il y a quelque temps, j'ai raconté à une nièce que la Roumanie a vendu des ordinateurs à la Chine et, plus encore, que nous, les Roumains, leur avions enseigné les premières notions d'informatique.

Mes affirmations l'ont  fait sourire, avec incrédulité.

Pourtant, c’était historiquement vrai.

Et là je me suis rendu compte qu'il y a peu des gens encore en vie qui savent que dans les années 70-80 nous étions les premiers à vendre des ordinateurs de troisième génération à la  Chine. 

Voilà pourquoi j’ai décidé de mettre en ligne le journal que j’ai écrit à l’époque  et même  de prendre le temps à le traduire en français. 



Car oui, c'était une époque faste pour notre industrie électronique et  pour l'informatique, époque  pendant laquelle nous avons vendu en Chine, et pas seulement en Chine, des ordinateurs Felix C256, une variante de l'ordinateur français IRIS-50 (comparable aux ordinateurs IBM 360), construite sous licence à partir de 1968,  améliorée ultérieurement par des spécialistes roumains. .

( Pourquoi Félix ? Dacia Felix était le nom de l'ancienne province romaine sur l’actuel territoire de la Roumanie. " Parallèlement à la licence française IRIS 50 pour les ordinateurs, la Roumanie a également acquis la licence Renault 11 pour les auto-tourismes. Alors ils ont donné le nom  "Dacia" aux voitures et "Felix" aux  ordinateurs. Les voitures existent encore et on peut dire même qu’elles triomphent sur le marché international, la fabrique, ou plutôt les fabriques d’ordinateurs ont été rasées, car le terrain avait la malchance d’être situé à Bucarest, dans une zone devenue résidentielle. Une affaire beaucoup plus rentable pour « les profiteurs de guerre », les oligarques roumains).

Et oui, c'était nous,  les Roumains, qui avons enseigné aux Chinois les premières notions d'informatique. Et à cette époque de grands groupes de Chinois sont venus à Bucarest et réciproquement, de grands groupes de Roumains ont été envoyés en Chine pour former des ingénieurs de système et autres informaticiens.

"Les ordinateurs roumains étaient utilisés dans les académies des sciences, les universités, les usines et les entreprises en Chine. Aujourd'hui encore, les scientifiques chinois se souviennent des ordinateurs Felix roumains », déclarait  Xu Feihong, ambassadeur de la République populaire de Chine à Bucarest.

Je ne sais pas pour les Chinois, mais en tout cas, je peux affirmer avec certitude que les spécialistes roumains qui ont participé à cette expérience unique se souviennent de cette période,  peut-être même  avec plus de nostalgie que les éventuels Chinois qui ne l’auraient pas oubliée!

J’ai eu  la chance de faire partie de ces spécialistes roumains.  Tant pour les cours à Bucarest, que pour ceux d’en Chine, à Pékin et Tianjin. Et à plusieurs reprises : en 1979, 1983 et 1985.

J’ai écrit ce journal, que je viens de traduire en français,  lors de mes séjours en Chine et je dois dire que pendant mon premier voyage  je n'avais que 30 ans, la Chine étant pour moi une terre lointaine et étrange, voire un peu effrayante, avec sa Révolution Culturelle sur laquelle j'avais des informations  vagues et assez troublantes.

  Des informations vagues et inquiétantes et sur d’autres guerres et révolutions dans ce grand continent qu'est l'Asie, avec ce qui se passait à l’époque au Vietnam, en Iran et dans d'autres pays du Golfe.

Il faut aussi se rappeler que nous vivions dans un pays où les informations étaient soigneusement filtrées et où, de toute façon, au moins 95% des informations qui nous parvenaient concernaient la Roumanie et son très célèbre dirigeant d’alors que je m'abstiendrai de nommer !

D'ailleurs, je n'avais même pas de télévision  et je n'étais abonnée à aucun journal et à juste titre : pourquoi devrais-je m'abonner ? En tout cas, les informations que j'aurais pu recueillir auprès  de ces sources me parvenaient quand même dans les nombreuses réunions auxquelles je devais  assister.

 Et pour le reste, je me fiais à la transmission orale des informations qui nous parvenaient par des voies plus ou moins illégales.

Disons que cela explique un peu la naïveté de mes observations... mais comme je n'avais pas l'intention de faire un traité d’histoire ou philosophique, mais seulement de retenir, avant tout pour moi-même, mes impressions, je vais arrêter de m'excuser !

 Bonne lecture à tous ceux qui veulent me lire.

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